C’est un plan Marshall pour le tourisme que la présidente de la région Guadeloupe est venue proposer à Saint-Martin, suite à la grève EDF de ce début d’année.Rencontrant mercredi les élus locaux et socioprofessionnels de l’île du Nord, Lucette Michaux-Chevry s’est attelée à les rassurer. « Je suis venu vous dire que je suis à vos côtés et que je vais vous aider », a-t-elle dit.
Ainsi, la présidente de la région a proposé que la commune contracte un prêt bancaire pour palier au manque à gagner de la grève EDF. Un emprunt pour lequel la collectivité régionale s’engage à rembourser les intérêts, au titre d’une aide exceptionnelle à la municipalité saint-martinoise.
“La situation est préoccupante, extrêmement difficile. Depuis 1995, le sort s’acharne sur Saint-Martin, avec de trop nombreux coups de butoir. Après les cyclones ou la sécheresse que nous connaissons en Guadeloupe, nous trouvons toujours des solutions. Par contre, il est difficile de se relever d’un tel climat social. En examinant le fonds des revendications des grévistes, on s’aperçoit que les plus nantis sont les plus durs. Où allons-nous ? Ce n’est plus supportable”, a ajouté Lucette Michaux-Chevry.
Les élus et les socioprofessionnels n’ont pas été en reste. Pour Philippe Thévenet, représentant les hôteliers de l’île, “c’est le coup de grâce, c’est au-delà du supportable, le maintien de l’industrie touristique est en jeu. Il est évident aujourd’hui que certains hôtels vont disparaître dans les prochains mois, car les pertes actuelles ne sont que la partie visible de l’iceberg. Il faut mettre en place une grande opération de sauvetage de l’industrie touristique saint-martinoise. Le concept de sécurité est devenu global. La sécurité, c’est également l’électricité et l’eau”.
José Manrique, de l’association des restaurateurs, rappelle que “la perte de chiffres d’affaires pendant les dix plus gros jours de l’année est irréversible. Il faudra également restaurer l’image de marque de l’île, car plus de 80 % des touristes de Saint-Martin viennent ici pour la gastronomie. Trois ou quatre restaurants ont déjà fermé et ce n’est pas fini”.
Parlant au nom des commerçants, Jean Legoubey a tenu à rappeler que “depuis longtemps, on n’avait pas vu de touristes fortunés sur l’île, ce qui était le cas cette année. Hélas, ils ont quitté l’île très rapidement. Et s’il n’y a pas de clients dans les hôtels, il n’y a pas de clients dans les commerces”. Le président de la section locale de la chambre de commerce a lui insisté sur les “très nombreux vols, cambriolages, pillages de ces derniers temps”, ajoutant que “certaines assurances refusent désormais de couvrir le vol”.