Présidentielle : mobilisation en nuance

Le contraste est saisissant entre la mobilisation contre l’extrême droite dans l’hexagone et en outre-mer.En Guadeloupe, seuls les lycéens et les étudiants sont pour l’instant descendus dans la rue. Mercredi, la manif des jeunes inscrits à Fouillole à été un échec cuisant. Artistes, intellectuels ou politiques, membre du CESR ont pour leur part choisi la voix des communiqués de presse et des appels à faire barrage au FN en appelant plus ou moins franchement à voter pour Jacques Chirac. Côté syndicats, c’est le même détachement qui est affiché. Pour le 1er mai, seule la CTU et FO ont lancé des appels à voter contre l’extrême droite, dimanche. Unis, SPEG, CGTG, UGTG, UNSA et FSU n’ont pas sifflé mot de ce que chacun a qualifié de cataclysme politique au soir du premier tour. Le SPEG toutefois a stigmatisé la politique patronale qui aurait conduit à la montée de l’extrême droite.
Tout autre est la mobilisation dans l’hexagone. Ainsi outre la présence d’élus, de personnalités et d’originaires domiens hier dans les défilés contre Jean-Marie Le Pen, les artistes montent au créneau. Sur RCI, Jean-Philippe Marthély avait souligné que le 21 avril, la France avait montré son vrai visage, Jacob Desvarieux et Jocelyne Béroard ont appelé la communauté antillo-guyanaise et plus largement la communauté nationale à se mobiliser pour faire barrage à Le Pen en votant massivement pour Jacques Chirac. Les membres de Kassav’ devraient par ailleurs participer au rassemblement musical prévu samedi au pied de la Tour Eiffel. Au plan politique, 19 parlementaires d’outre-mer, soutenant Jacques Chirac, dont Lucette Michaux-Chevry ont appelé les électeurs à utiliser, « avec pertinence et efficacité leur bulletin de vote ». Députés et sénateurs de Réunion ou Guyane notent enfin dans leur appel que “s’abstenir c’est laisser-faire, renoncer à sa citoyenneté”.