La publication des chiffres du recensement témoigne d’une inquiétante érosion des surfaces consacrées à l’agriculture ces 12 dernières années.Les derniers résultats du recensement agricole réalisé en l’an 2000 viennent d’être rendus publics. Contrastés en fonction des zones examinées, ces chiffres font ressortir une nette prépondérance des surfaces agricoles de Grande Terre, Marie-Galante totalisant 11% de cette SAU (surface agricole utilisée). Globalement, l’archipel a perdu près de 27% de ses exploitations de moins d’un hectare principalement. Autre constatation signifiante : les surfaces plantées en bananes se réduisent au profit de la canne à sucre. Pour Jean-Noël Meynard, le DAF (directeur de l’Agriculture et de la Forêt), « la SAU a effectivement diminué par rapport au dernier recensement, qui date d’il y a 12 ans. Mais cette érosion s’est réalisée moins rapidement qu’on aurait pu le penser, compte tenu de la disparition d’un certain nombre d’exploitations agricoles. On assiste tout de même à une augmentation de la taille moyenne des exploitations. Il y a donc une certaine restructuration, une certaine redistribution du foncier La photographie entre les deux recensements fait apparaître par exemple que certaines filières comme la canne à sucre, tenant quantitativement une place très importante dans le maintien de la vocation agricole locale, ont disparu de façon moindre qu’on n’aurait pu l’estimer ces dernières années. On se trouve aujourd’hui à 14.000 hectares, alors qu’on estimait il y a quelques années que la surface de la sole cannière était tombée entre 11.000 et 12.000 hectares… Géographiquement, c’est sur la Côte sous le vent que le nombre d’exploitations qui ont disparu est le plus grand. Cela correspond bien aux catégories, les petites exploitations disparaissant le plus vite… ainsi qu’autour des communes de Gosier, Pointe-à-Pitre, Abymes, où la disparition de ces surfaces agricoles est inéluctable, compte tenu du développement de l’urbanisme. »