Les grandes surfaces concurrencent aussi les

Pour la première fois, un hypermarché, en l’occurrence Carrefour, s’est positionné sur le créneau de la vente de livres scolaires, avec l’aide d’un libraire de la place.Ils n’en reviennent toujours pas les libraires guadeloupéens. C’est un des leurs, l’Espace Saint-John Perse, qui les a trahis. L’établissement spécialisé s’est en effet associé à Carrefour Destreland pour la commercialisation des livres scolaires dans cette grande surface. L’affaire a bien évidemment provoqué un tollé dans ce secteur économique dont le gros du chiffre d’affaires est réalisé à la rentrée des classes. Avec d’un côté Carrefour qui, par la voix de son responsable des ventes, Gérard Bon, justifie sa démarche par une volonté d’élargir son offre. « Cette initiative répondait à une demande pressante de notre clientèle. Nous y avons donc donné suite, sans ambition particulière, ni intentions malveillantes de casser le marché, ni de mettre en position délicate tel ou tel libraire. D’ailleurs, nous n’avons pas cassé les prix, car ils sont très réglementés en la matière“, affirme encore le chef des ventes de l’hyper du centre commercial de Baie-Mahault. Et l’intéressé d’ajouter qu’il n’a pas commandé ces ouvrages “en direct“ mais en passant par l’intermédiaire d’un fournisseur local. “Ainsi, plus encore, nous contribuons à encourager l’activité économique et non le contraire“, affirme Gérard Bon.
De son côté, la librairie Saint-John Perse est accusée d’avoir pactisé avec l’ennemi. Dans “le rendez-vous de l’économie“ de RFO Radio Guadeloupe, Mylène Barlier, la patronne de la société incriminée, a réagi vivement aux mises en cause dont elle a fait l’objet et aux menaces de boycott lancées par plusieurs auditeurs peu enclins à acheter les livres d’écoles de leurs enfants là où ils font leurs emplettes. “La librairie Saint-John Perse est une entreprise guadeloupéenne qui aspire à conforter sa position sur un marché en pleine mutation. Notre secteur n’est pas à même de satisfaire la demande, les délais de livraison sont le plus souvent très longs et les parents d’élèves qui ont des contacts dans l’hexagone ont vite fait de se tourner vers Gibert Joseph, à Paris. Cette fuite de clientèle, de plus en plus criante, devenait préoccupante. Il fallait donc faire quelque chose“, pense-t-elle, avant de conclure que “les libraires de la place devaient se bouger et que la profession ne pouvait fonctionner comme il y a 30 ou 40 ans“. Les autres libraires, non contents de cette opération, ont bien entendu une analyse toute autre. Pour eux, la démarche de la grande distribution est très claire : couler les libraires spécialisés. Ils en appellent donc à un sursaut des Guadeloupéens pour qu’ils ne tombent pas dans le piège de la facilité, tout en espérant ironiquement que l’hyper de Destreland gardera sa même surface de linéaires dédiés à ces livres scolaires durant toute l’année. Rien n’est moins sûr.

F.L.

Info.gp

La Rédaction Guadeloupe

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