Le time-share : un système de vacances controversé

Le time-share, concept de vacances en temps partagé inventé par des Français et développé par les Américains, est l’objet de critiques. Souvent décrié au niveau national, ce système de commercialisation de vacances est soumis à des règles précises.Si des touristes se plaignent de la façon dont ils sont abordés par des commerciaux de time-share, des professionnels de la vente en temps partagés mettent en cause le style d’opération des sociétés nouvellement implantées à Saint-Martin. Etablies depuis des années sur l’île, des sociétés de time-share participent à l’économie locale en collaborant avec des commerces saint-martinois.
Le système de vacances partagées inventé par la société française des Travaux du Midi a été développé au niveau mondial par les Américains. Le concept français résidait dans l’achat d’une période de vacances déterminée dans un endroit bien précis. Les Américains ont élargi le principe en permettant aux propriétaires de pouvoir échanger les lieu et période de vacances. Bien adopté par les anglo-saxons, le time-share a du mal a être admis par les français.
A Saint-Martin, des personnes abordées se plaignent de l’agressivité de certains démarcheurs, les OPC (Outside Personal Contact) dans le jargon du métier: voitures bloquées par les véhicules des démarcheurs, OPC opérant en scooter et interpellant les personnes dans les embouteillages, invectives et insultes lorsque la personne ne veut pas poursuivre la conversation…, telle est la façon d’agir de certains démarcheurs de time-share. Ayant déserté pour la plupart le centre de Marigot, leur zone de racolage privilégiée est désormais la baie Nettlé.
Depuis un mois, deux sociétés de time-share se sont installées à Sint Maarten. « Ces sociétés mettent en place des équipes effectuant des opérations de 3 ou 4 mois, pour vendre principalement des vacances en Espagne ou au Maroc », assure le PDG de la compagnie de promotion de time-share Dream Promotion, nos hôtels sont en partie hollandaise, mais nous collaborons avec des commerçants de Marigot ou Grand Case. Nous travaillons sur le long terme, nous ne sommes pas là pour des opérations ponctuelles. »
La façon d’aborder le client est la même pour tous. Généralement, il s’agit d’un couple ou d’une personne seule qui paraît bien installé dans la vie, à qui un OPC propose de gratter une carte sur laquelle apparaît le cadeau qui est gagné. En échange du cadeau, elles doivent visiter un appartement où un vendeur essaiera de leur vendre une période de vacances. Que la vente se fasse ou non, le cadeau gagné est acquis au visiteur.
Si la loi française qui permet la rétractation pendant une période de 7 jours n’est pas applicable en partie hollandaise, l’association de time-share de Sint Maarten permet d’annuler la vente pendant la durée d’un mois, à condition de le faire durant le séjour sur l’île. Si cela se fait hors du territoire de St Maarten, la vente peut être annulée mais l’acompte versé est perdu. « Chaque semaine, nous recevons une centaine de couples français. Des clients qui consomment aussi en partie française et qui n’ont aucun problème avec le système du time-share », précise le directeur de Dream Promotion.
Mais le time-share existe aussi en partie française, notamment à l’anse Marcel mais aussi à la baie Nettlé. L’hôtel Karibéa, anciennement Nettlé Baie Beach Club, possède 5 chambres en time-share. « Pourquoi ne pas développer le time-share en partie française, se demande le promoteur, actuellement nous avons un taux de remplissage de 75 %, alors que du côté français des hôtels sont fermés ou sur le point de le faire. »