Le conseil municipal de Pointe-à-Pitre a, sans surprise, et très rapidement, réélu le maire sortant -depuis 37 ans- Henri Bangou à la tête de la ville.Comme prévu et annoncé, le premier adjoint entré en dissidence depuis quelques mois, Daniel Géniès, n’a pas fait acte de candidature.
L’objectif a donc été atteint par le « nouveau » maire : se débarrasser de son encombrant premier adjoint.
Avec 25 voix sur 27 votants pour 34 conseillers municipaux – les différentes oppositions s’étant abstenues de prendre part au vote -, Henri Bangou a réussi son opération : écarter officiellement Daniel Géniès des affaires communales et s’entourer d’une garde prétorienne familiale.
Car si le premier adjoint est désormais Maître Fély Kacy-Bambuck, les places de deuxième et troisième adjoints sont revenues à deux membres de la famille d’Henri Bangou, respectivement son fils, Jacques Bangou, et son gendre Georges Brédent.
Si Félix Proto s’est félicité que les opposants au maire soient plus nombreux, Daniel Géniès a confirmé la naissance d’un « grand parti » à Pointe-à-Pitre d’ici à la fin du mois.
Prochain rendez-vous de la bataille des ex-amis de 30 ans : le congrès du PPDG – le parti au pouvoir à Pointe-à-Pitre – qui doit théoriquement départager les deux parties… en attendant l’élection cantonale de 2004 et l’élection municipale de 2007.
Né de la scission d’avec le parti communiste il y a près de 11 ans, le Parti progressiste et démocratique guadeloupéen (PPDG) n’aura donc pas survécu à l’épreuve du temps et à l’appétit du pouvoir des hommes qui l’ont créé. Il faut dire que les méthodes employées par les uns et les autres sont restées… staliennes.
Reste à savoir si la « perte » de Daniel Géniès ne risque pas d’affaiblir l’inamovible édile pointois. Car, Henri Bangou, plus qu’un homme lige ou un bouclier a perdu un bras armé. Et en politique, ça compte…