Les producteurs d’ignames guadeloupéens sont en colère. Ils protestent contre l’entrée massive d’ignames venues d’Amérique centrale et vendues à moindre coût. C’est la relance même de la filière locale qui est menacée.Les fêtes de fin d’année devaient être l’occasion pour les producteurs guadeloupéens d’ignames d’écouler leur production et de faire une bonne affaire. Mal leur en a pris puisque leurs espérances ont été contrariées par trois sociétés d’importation du tubercule.
Caraïbes Fret, Antilles Fret et Tropic Fruits ont fait le choix d’ignames venues du Nicaragua et du Costa Rica. Près de 160 tonnes ont ainsi été déversées sur le marché guadeloupéen. Une igname vendue à moins d’un euro le kilo lorsque le produit récolté localement coûte le double…
Louis Théodore, le président de l’UPROFUIG, l’union des producteurs d’ignames de Guadeloupe, proteste contre cette concurrence « déloyale » au moment où l’on assiste à une véritable relance de la filière, laquelle est passée de 14 000 tonnes produites chaque année à 9000 tonnes il y a 4-5 ans après les ravages de l’anthracnose dans les champs d’ignames.
Avec le soutien technologique de l’INRA, et financier du conseil régional, de l’ODEADOM et du FEDER – 1,5 million d’euros -, la production refait surface avec notamment des plants pouvant résister à la terrible maladie et 300 hectares de tubercules. Il reste maintenant au consommateur local à choisir entre une production du terroir de qualité et une autre dont on ignore tout.