Les magistrats de la CRC, dans un avis sur les comptes de Goyave, établissent le déficit du compte administratif 2001 à plus de 2 millions d’euros, soit le double de 2000.La comptabilité publique à ses subtilités et les communes savent en jouer. Juste avant les vacances, les conseillers municipaux de Goyave étaient partis en vacances en adoptant le compte administratif 2001 de la commune en déficit d’un peu moins de 2 millions d’euros. A ce chiffre, déjà colossal, les magistrats de la chambre régionale des comptes ont ajouté les traditionnelles opérations effectivement réalisées ainsi que les restes à réaliser. Et c’est en faisant cette opération que la chambre est tombée sur une cession de terrain inscrit par la commune à 464 000 Euros mais qui n’a pu être justifié qu’à hauteur de 305 000 €. Du coup, pour la CRC, le déficit est bien supérieur à 2 millions d’euros. Et dans le détail, l’analyse des chiffres présentes une gestion des plus calamiteuses. Les frais de personnel, dont l’effectif est pléthorique, ont grimpé de 20 % entre 2000 et 2001. Alors que les investissements n’ont progressé sur la même période que de 8 % et les impôts de 5 %. Bref Goyave dépense sans compter les sous qu’elle n’a pas. Les comptes sont donc plombés et la situation en un an à empirer. Le déficit du compte administratif est passé de 1 à 2 millions d’euros. Un doublement sur une seule année que la petite commune aura bien du mal à réduire, surtout que la CRC avait prévu un retour à l’équilibre à la fin de cette année. Aujourd’hui, la seule solution, à moins d’une aide providentielle, mais qui est difficilement imaginable, reste la logique augmentation des impôts. Une hausse significative dit en terme administratif la CRC. Mais la cure d’austérité ne devra pas s’arrêter là selon la chambre, si Goyave veut retrouver l’équilibre fin 2004. Pour serrer les vis, il faudra arrêter d’embaucher et ne pas remplacer les agents partant en retraite, économiser en dépense de fonctionnement et geler tout investissement non essentiel. Pour trouver de l’argent frais, préconise dans le même temps, la vente des terrains communaux comme l’a autorisé le conseil municipal. Et puis il faudra imposer les résidents des logements très sociaux de Montplaisir. Bref, économiser tout azimut car la dette par habitant est de 420 € soit près de 2800 F.