Aujourd’hui Samedi 21 Octobre, fera un an que Francine Traigneau à été agressée puis décapitée à Port-Louis. Elle a laissé derrière elle un fils Hélière et une fille Florence.
Une femme carrée
A la liste des orphelins, viennent s’ajouter ses frères: Rémus et Romulus Etenna «
C’est grâce à elle si aujourd’hui nous sommes des hommes et malheureusement elle n’est plus là pour faire autant avec ses enfants ».
C’est grâce à elle si aujourd’hui nous sommes des hommes et malheureusement elle n’est plus là pour faire autant avec ses enfants ».
Leur mère occupée à subvenir aux besoins de la famille,
« c’était elle, Francine, qui gérait avec poigne la maison » se souviennent- ils avec un pincement au coeur. A peine plus grande qu’eux, elle prenait au sérieux l’éducation de ses proches, avec des phrases comme
« si ou pa fin lesson awe ou pa ka soti » qui revenaient régulièrement. Elle a par la suite appliqué la même méthode, à ses enfants, la seule qu’elle connaissait. Hélière nous raconte; alors qu’il était au CM1, sa mère furieuse de voir qu’il n’avait pas fait ses devoirs était venue le chercher avec un bâton sur le terrain de football.
« Elle a fait de moi, sans que je ne m’en rende compte, un modèle pour toute la famille » dit-il fièrement. En effet, c’était une femme carrée, trop peut-être. Sa façon de faire pouvait frustrer, voire déranger. Francine était autoritaire mais n’en demeurait pas moins aimante. Elle était toujours là pour tout le monde, sauf qu’avec son aura de
« poto mitan » et son air faussement impassible, on la pensait au-dessus de tout problème. Et Dieu seul sait à quel point elle était sensible, voire lâche parfois. Les rares personnes devant qui elle a craqué peuvent en témoigner. Tout le monde connaissait de Francine la partie émergée, la femme forte et courageuse. Pourtant en grattant un peu, on y découvrait une épouse et mère d’une extrême sensibilité, d’une infinie générosité. En 18 ans, son fils nous affirme ne l’avoir jamais vu pleurer. Son premier rêve, celui de rendre sa mère heureuse, il ne pourra désormais plus l’exaucer. Il ne pourra plus réaliser le rêve de sa mère, celui d’accompagner son fils à l’autel le jour de son mariage.
« La vie est d’un seul coup devenue bizarre. Tout est chamboulé, depuis que j’ai perdu ma mère, je ne sais plus ce qui est prioritaire, et encore moins ce qui est nécessaire » nous confie l’adolescent.
« c’était elle, Francine, qui gérait avec poigne la maison » se souviennent- ils avec un pincement au coeur. A peine plus grande qu’eux, elle prenait au sérieux l’éducation de ses proches, avec des phrases comme
« si ou pa fin lesson awe ou pa ka soti » qui revenaient régulièrement. Elle a par la suite appliqué la même méthode, à ses enfants, la seule qu’elle connaissait. Hélière nous raconte; alors qu’il était au CM1, sa mère furieuse de voir qu’il n’avait pas fait ses devoirs était venue le chercher avec un bâton sur le terrain de football.
« Elle a fait de moi, sans que je ne m’en rende compte, un modèle pour toute la famille » dit-il fièrement. En effet, c’était une femme carrée, trop peut-être. Sa façon de faire pouvait frustrer, voire déranger. Francine était autoritaire mais n’en demeurait pas moins aimante. Elle était toujours là pour tout le monde, sauf qu’avec son aura de
« poto mitan » et son air faussement impassible, on la pensait au-dessus de tout problème. Et Dieu seul sait à quel point elle était sensible, voire lâche parfois. Les rares personnes devant qui elle a craqué peuvent en témoigner. Tout le monde connaissait de Francine la partie émergée, la femme forte et courageuse. Pourtant en grattant un peu, on y découvrait une épouse et mère d’une extrême sensibilité, d’une infinie générosité. En 18 ans, son fils nous affirme ne l’avoir jamais vu pleurer. Son premier rêve, celui de rendre sa mère heureuse, il ne pourra désormais plus l’exaucer. Il ne pourra plus réaliser le rêve de sa mère, celui d’accompagner son fils à l’autel le jour de son mariage.
« La vie est d’un seul coup devenue bizarre. Tout est chamboulé, depuis que j’ai perdu ma mère, je ne sais plus ce qui est prioritaire, et encore moins ce qui est nécessaire » nous confie l’adolescent.
Dernière vision de Francine avant de définitivement la perdre
Romulus :
Comme je vis en France, j’ai vu pour la dernière fois Francine au mois d’Avril. Je me souviens être allé acheté du poisson à Pointe-à-Pitre. Je la revois me mettre en garde :
« ou ja sav jan ou yé, pa oublié poisson an mwen » (tu sais déjà comment tu es, n’oublie pas de me prendre du poisson). Et comme si elle le savait déjà, lorsque j’ai acheté le mien j’ai effectivement omis de lui prendre son poisson. Arrivé à la maison, elle ne m’a pas raté : « ou oublié pran poisson an mwen, an ka pren taw ou bien ou ka banw lagen a glaciè la » (tu as oublié de prendre mon poisson, soit je prends le tien ou tu me rembourses l’argent de ma glacière). Mon véritable dernier échange avec elle fut très bref. J’avais un avion à prendre, étant à la bourre, j’ai juste eu le temps de récupérer le poisson frit qu’elle m’avait préparé pour emmener là-bas.
Comme je vis en France, j’ai vu pour la dernière fois Francine au mois d’Avril. Je me souviens être allé acheté du poisson à Pointe-à-Pitre. Je la revois me mettre en garde :
« ou ja sav jan ou yé, pa oublié poisson an mwen » (tu sais déjà comment tu es, n’oublie pas de me prendre du poisson). Et comme si elle le savait déjà, lorsque j’ai acheté le mien j’ai effectivement omis de lui prendre son poisson. Arrivé à la maison, elle ne m’a pas raté : « ou oublié pran poisson an mwen, an ka pren taw ou bien ou ka banw lagen a glaciè la » (tu as oublié de prendre mon poisson, soit je prends le tien ou tu me rembourses l’argent de ma glacière). Mon véritable dernier échange avec elle fut très bref. J’avais un avion à prendre, étant à la bourre, j’ai juste eu le temps de récupérer le poisson frit qu’elle m’avait préparé pour emmener là-bas.
Rémus :
Ce qui me fait mal, c’est de ne pas être allé suffisamment vers elle. Souvent elle se plaignait de toujours venir chez nous autres, mais de rarement recevoir de visites. Avec du recul, je me rends compte que c’était vrai et ça me fait beaucoup de peine car elle ne me demandait là rien d’extraordinaire. Tout cela pour parler du dernier échange que nous avons eu. C’était le Samedi, et une fois encore elle me faisait la remarque. Elle avait réussi à vendre une quarantaine de CD « ANSKA » et me demandait de venir récupérer l’argent chez elle. Finalement, on s’est accordé pour qu’elle dépose l’enveloppe à mi-chemin, chez sa belle-mère. Je ne me sentais jamais tranquille en allant chez Francine, c’est assez isolé. Donc si je pouvais éviter de m’y rendre, ça m’arrangeait. Maintenant, je regrette de n’avoir pas fait le déplacement, peut-être que les choses auraient été autrement. Je ne peux m’empêcher de me dire qu’à travers notre conversation du Samedi, il y avait un message que je n’ai pas su capter. Le Jeudi suivant, j’apprenais sa disparition.
Hélière :
Cet après-midi -là, il était prévu que j’aille courir avec ma mère. Mais, ma classe ayant obtenue des résultats médiocres, le professeur nous a imposé un contrôle dès le lendemain. Je ne pouvais plus l’accompagner. La connaissant, même si j’avais insisté elle aurait refusé : l’école avant tout. Généralement, elle revient du sport pratiquement en même temps que Florence. Le déclic s’est fait lorsque j’ai vu Florence et pas maman. Aussitôt, j’ai donné l’alerte.
Cet après-midi -là, il était prévu que j’aille courir avec ma mère. Mais, ma classe ayant obtenue des résultats médiocres, le professeur nous a imposé un contrôle dès le lendemain. Je ne pouvais plus l’accompagner. La connaissant, même si j’avais insisté elle aurait refusé : l’école avant tout. Généralement, elle revient du sport pratiquement en même temps que Florence. Le déclic s’est fait lorsque j’ai vu Florence et pas maman. Aussitôt, j’ai donné l’alerte.
La piste de la mort se confirme
Francine était une femme droite et c’est justement cette façon d’être qui va rapidement mobiliser son entourage. «
Traîner ainsi à la tombée de la nuit, qui plus est en pleine tempête ne ressemblait pas à ma soeur ». Partie à 16h00, voilà qu’il est 18h00 et pas de Francine. Pas de quoi s’alarmer, c’est une « grande personne ». C’est en tous cas ce que vont penser les Forces de l’Ordre, pas décidées à bouger avant 48h00. Entre temps, la famille comprend qu’elle ne pourra compter que sur elle même, et entame les recherches.
Traîner ainsi à la tombée de la nuit, qui plus est en pleine tempête ne ressemblait pas à ma soeur ». Partie à 16h00, voilà qu’il est 18h00 et pas de Francine. Pas de quoi s’alarmer, c’est une « grande personne ». C’est en tous cas ce que vont penser les Forces de l’Ordre, pas décidées à bouger avant 48h00. Entre temps, la famille comprend qu’elle ne pourra compter que sur elle même, et entame les recherches.
Un cousin de la famille ETENNA, conseiller municipal, finit par faire pression sur les gendarmes. Ils interviendront à partir de 22h00. Remus déplore ce temps perdu – 4h00 – entre l’avis de disparition et l’action des gendarmes, laissant s’envoler preuves et témoins. La nouvelle à fait le tour aussi bien de Port-Louis, que d’Anse-Bertrand. Romulus, alors en France, apprend rapidement que quelque chose ne tourne pas rond chez sa sœur ainée. Des gens défilent chez les Traigneau pour soutenir la famille mais aussi par curiosité morbide. Et pour cause : il ne se passe généralement rien dans ces communes. «
Pendant longtemps dans la soirée, on s’est dit qu’elle a du se blesser, se casser une jambe en faisant son sport. Qu’elle se cachait du mauvais temps et finirait bien par arriver. Mais à mesure que les heures passaient, on y croyait de moins en moins ». Elle sera retrouvée le lendemain aux environs de 11h00 dans un champ de cannes qui, à vol d’oiseau, s’avère bien proche de son domicile.
Pendant longtemps dans la soirée, on s’est dit qu’elle a du se blesser, se casser une jambe en faisant son sport. Qu’elle se cachait du mauvais temps et finirait bien par arriver. Mais à mesure que les heures passaient, on y croyait de moins en moins ». Elle sera retrouvée le lendemain aux environs de 11h00 dans un champ de cannes qui, à vol d’oiseau, s’avère bien proche de son domicile.
Des yeux, des oreilles qui ont peur
Rapidement la psychose gagne le Nord Grande-Terre de la Guadeloupe. Franchine à été retrouvée décapitée, sur son corps meurtri une succession d’ecchymoses. Un acte sans nom. Après autopsie, l’heure du décès sera estimée à 17h30. Le meurtrier quant à lui court toujours. A-t-elle été tuée par un mauvais concours de circonstances, où bien par un proche qui connaissait parfaitement ses habitudes ? L’enquête est toujours en cours. Durant l’année écoulée, de nombreuses personnes ont voulu apporter des éléments afin de faire avancer l’enquête, mais elles se seront une à une désistées par crainte des représailles.
Afin de rassurer les témoins un système d’encadrement à été mis en place depuis peu par les gendarmeries du Moule et de Port-Louis.
U
ne médiatisation pour aller vers un deuil
Aujourd’hui, personne ne peut ignorer qui était Francine TRAIGNEAU et surtout comment elle est morte. Sa famille multiplie les apparitions dans la presse locale afin que l’affaire ne soit pas oubliée.
« Il faut que justice soit rendue, tant que nous ne saurons pas, de qui il s’agit et pourquoi Francine, nous ne vivrons plus ». De ce combat va naître une association, le conseil d’administration sera désigné au cours des prochains jours. En attendant, Hélière, Rémus et Romulus remercient les gens qui les soutiennent dans le cadre de la création de ce groupement et invitent toutes personnes ayant des connaissances juridiques à se rapprocher d’eux.
« Il faut que justice soit rendue, tant que nous ne saurons pas, de qui il s’agit et pourquoi Francine, nous ne vivrons plus ». De ce combat va naître une association, le conseil d’administration sera désigné au cours des prochains jours. En attendant, Hélière, Rémus et Romulus remercient les gens qui les soutiennent dans le cadre de la création de ce groupement et invitent toutes personnes ayant des connaissances juridiques à se rapprocher d’eux.
Appel à témoins :
0590 23 65 20 – 0590 23 39 76
S.Kancel