Dans son numéro 52 à paraître cette semaine, le confidentiel économique News Eco révèle que le préfet de Région, vient de saisir le procureur de la République de Pointe-à-Pitre, dans le dossier de la centrale thermique du Moule.Cette fois ça suffit a semblé vouloir le dire le préfet de Région Jean-François Carenco, en déplacement éclair à Paris, à l’heure où nous mettons en ligne, et dont on dit que le départ définitif pour un autre département serait imminent. En attendant, s’agissant du dossier de la centrale thermique du Moule (CTM), le représentant de l’Etat use de ses prérogatives. De bonnes sources on a appris qu’il avait saisi le procureur de la République de Pointe-à-Pitre, Patrick Vogt, aux fins d’une constatation par le parquet du refus de la direction de l’usine d’appliquer, au bénéfice de ses employés, le statut national du personnel des industries électriques et gazières.
Dans un courrier daté du 5 avril dernier, l’ancien Ministre délégué à l’industrie, aux PME, au commerce, à l’artisanat et à la consommation, Christian Pierret, avait pourtant tranché ce différend estimant que la CTM et sa filiale, la société Caraïbes thermique de production (CTP) devaient être considérées comme des producteurs d’électricité au sens de la loi du 10 février 2000 et que par conséquent, leur salariés doivent être soumis au statut national du personnel des industries électriques et gazières. Pour rendre cet avis, l’ancien ministre s’est basé sur le fait que la CTM et la CTP exploitent deux turbines de 32 MVA fonctionnant à partir de charbon et de bagasse, résidu de l’exploitation de canne à sucre. La première de ces turbines étant exploitée exclusivement à partir du charbon, tandis que la deuxième est alimentée, pendant la campagne sucrière, grâce à la combustion de la bagasse, reprenant ensuite son fonctionnement à partir du charbon.
Forts de cette sentance ministérielle, les salariés de la CTM ne cessent d’exiger de leur direction qu’elle applique sans délai la réglementation liée à leur statut de producteur d’énergie électrique. Ce à quoi cette dernière se refuse, tout en affirmant être disposé à discuter des possibilités d’application de ce statut. La CGTG, de son côté, veut que le droit soit tout simplement respecté. Les récentes négociations s’étant soldées une fois de plus par un échec, Jean-François Carenco a donc jugé bon de mettre la pression sur la direction de la CTM, en faisant constater par le procureur de la République de Pointe-à-Pitre, la non application de ce statut national auquel les ouvriers de l’usine ont droit. Une position de fermeté qui pourrait s’apparenter à un nuage de vapeur, si d’aventure le successeur de Christian Pierret, au portefeuille gouvernemental de l’Industrie venait à rendre un avis contraire. On serait alors reparti pour un tour… de chauffe !