Jacques Chirac a opéré un véritable voyage express aux Antilles-Guyane. Arrivé vendredi 5 avril dans l’après-midi à Cayenne, il est reparti le lendemain pour Paris après deux discours en Martinique et Guadeloupe.C’est sur le thème de la rupture que le président-candidat avait placé ses interventions. Après « cinq années d’une politique socialiste sans envergure », « qui a institué le désordre institutionnel », le candidat RPR veut donc rétablir l’ordre. « Je veux mener avec vous une politique de l’engagement, qui prendra à bras le corps les difficultés, les différences de l’outre-mer, et qui affirmera que ces difficultés et ces différences doivent être assumé ensemble, au sein de la République », a pu dire Jacques Chirac en Martinique. Jacques Chirac n’a pas mâché ses mots envers Lionel Jospin. Il a ainsi accusé le candidat socialiste d’avoir « ignoré » l’outre-mer jusqu’à l’irrespect, Jacques Chirac a affûté samedi son angle d’attaque, dénonçant « l’irresponsabilité constitutionnelle » du gouvernement après avoir fustigé, la veille en Guyane, sa « logique d’assistanat ». A quinze jours du premier tour de l’élection présidentielle, le président sortant a capitalisé sur sa sympathie et a répété à l’envie son affection pour les antillais. Il ne l’a pas fait au hasard, même s’il est arrivé en deuxième position des votes des électeurs en Guadeloupe, lors du scrutin de 95, les voix des antillo-guyanais, et au-delà, des ressortissants d’outre-mer lui seront sans doute très utiles dans une élection qui s’avère des plus serrées.