La table ronde organisée autour de la filière canne mardi 17 au Moule a été riche en résolutions. Outre l’augmentation des surfaces plantées en canne, professionnels et pouvoirs publics ont notamment convenu de développer les dérivés du sucre.Après une récolte 2002 acceptable, avec près de 650 000 de tonnes de canne broyées (542 000 tonnes à Gardel et 112 000 à Grand-Anse), et la polémique sur les 50 000 tonnes de canne « restées sur pied », la filière canne a connu une nouvelle grand-messe mardi 17 au Moule.
La table ronde sur le devenir du secteur, initiée par la chambre d’agriculture, le conseil général et le conseil régional, avait un double objectif : réaliser le bilan de l’activité depuis le dernier plan de restructuration, appelé plan Perben – du nom de l’ancien ministre des départements d’outre-mer, aujourd’hui garde des Sceaux – et qui date de 1994 ; mais aussi « acter les orientations de la filière validées par tous les opérateurs sous la forme d’un accord interprofessionnel ».
Au vu des mesures adoptées, cette rencontre n’aura pas été vaine, qui aura permis à chacune des parties concernées de faire des propositions. Plus encore, plutôt que de renvoyer aux calendes grecques, des engagements ont été pris.
Ainsi, les surfaces plantées en canne seront portées de 13 000 à 14 000 hectares. L’objectif de récolte à l’horizon 2008 est fixé à 970 000 tonnes, qui renvoie à une production équivalente aux années 70-80… La nécessité aussi a été établie de développer les dérivés de la canne, dénommés coproduits, en particulier le sucre de bouche et la canne fourragère pour l’aliment du bétail.
Par ailleurs, à l’instar de Grand-Anse/Marie-Galante, les planteurs de l’ensemble des bassins canniers de Guadeloupe « continentale » vont faire leur entrée dans le capital de Gardel. Dans un premier temps à hauteur de 35 %, afin de constituer une minorité de blocage au sein du conseil d’administration. Puis, à hauteur de 51 %…
Enfin, les deux usines à sucre de Guadeloupe vont bénéficier d’une nouvelle aide financière, à raison de 12,5 millions d’euros pour Gardel et 13 millions d’euros pour Grand-Anse.
La question avait été mise sur le tapis depuis quelque temps par les planteurs de canne et la direction de l’usine Gardel. Officiellement, il sera demandé à l’Etat de mettre les 29 000 tonnes de canne de l’usine Grosse-Montagne (au Lamentin, fermée depuis 1995) à disposition de l’unité industrielle du Moule, qui dispose actuellement de 68 000 tonnes.