Brigitte Girardin a été nommée ministre de l’outre-mer du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, communiqué en tout début d’après-midi (heure des Antilles et de la Guyane) mardi 7 mai.Peu connue, Brigitte Girardin occupait jusqu’à cette nomination par le Président de la République, sur proposition du nouveau Premier ministre, des fonctions de conseiller à l’Elysée.
Pour la première fois de l’histoire d’un gouvernement français de la Ve République, une femme sera en charge des affaires de l’outre-mer. Nommée par le Président de la République mardi 7 mai, Brigitte Girardin innove donc en la matière. Inconnue du monde médiatique, et par conséquent du public, elle occupait des fonctions de conseiller au palais présidentiel.
Au contraire du gouvernement socialiste de Lionel Jospin, Jacques Chirac et Jean-Pierre Raffarin, le nouveau Premier ministre – qui avait d’ailleurs accompagné le chef de l’Etat en outre-mer lors de sa campagne électorale d’avant premier tour -, ont fait le choix d’un véritable ministère pour l’outre-mer et non plus d’un secrétariat d’Etat, comme l’ont successivement été Jean-Jacques Queyranne et Christian Paul…
Brigitte Girardin est âgée de 49 ans. Elle était secrétaire des affaires étrangères et conseiller technique à la présidence de la République pour l’outre-mer. La nouvelle locatrice de la rue Oudinot a également été collaboratrice de Dominique Perben au ministère des DOM-TOM (93-95) et directrice de cabinet de Jean-Jacques de Peretti, ministre de l’outre-mer d’Alain Juppé entre 1995 et 1997.
Ce véritable ministère ne manquera pas de perturber les socialistes « parisiens » regroupés autour de Martine Aubry et François Hollande depuis le retrait de la vie politique de Lionel Jospin. Quant aux socialistes domiens et leurs partenaires « progressistes », ils auront également bien du mal à encaisser le coup.
Le choix d’une femme et d’un vrai ministère opéré par Jacques Chirac n’est pas innocent. De deux choses l’une : soit il s’agit d’un acte politique fort vis-à-vis des grands dossiers domiens, soit il s’agit d’une stratégie chiraquienne à l’approche des élections législatives des 9 et 16 juin prochains pour mieux séduire l’électorat encore indécis entre le camp socialo-progressiste et le camp libéro-centriste. Eléments de réponse au soir du second tour…